Le nombre de passages aux urgences est passé de 10,1 millions en 1992 à 21,2 millions en 2019. Pour faire baisser la pression sur les services d’urgences et décongestionner l’hôpital en général, il existe plusieurs pistes d’amélioration complémentaires.
La baisse du nombre de lits dans les hôpitaux français est bien réelle avec une diminution du nombre de lits d’hospitalisation complète de 5,4 % entre 2012 et 2019. Cette tendance est générale en Europe. Sur la même période, l’Allemagne a ainsi perdu 5,2 % de son nombre de lits pour 1 000 habitants. La saturation des urgences est particulièrement préoccupante. Les causes en sont multiples : manque de personnel, organisation de l’amont, en particulier l’accès pour la médecine de ville aux examens complémentaires et aux hospitalisations, mais aussi l’organisation de l’aval en particulier la recherche de lits d’hospitalisation pour les patients non programmés, sachant qu’environ 20% des patients admis aux urgences doivent être hospitalisés par la suite.
Désengorger les urgences : panorama des différents outils
Plusieurs leviers d’action sont identifiés pour éviter la saturation des urgences. Renforcer le lien entre les services d’urgences et la médecine de ville en est un. Le Service d’accès aux soins (SAS) dont l’objectif est de favoriser la coopération entre la médecine de ville et les services d’urgences pour les soins non programmés est en phase d’expérimentation. Le développement des maisons médicales de garde à proximité des services d’urgences ainsi que la mise en place de cellules de coordination ville-hôpital permettraient également de désengorger les services d’urgences en organisant des filières d’admission directe des patients sans passage par les urgences et en préparant leur sortie d’hospitalisation en lien avec le médecin traitant. Autres moyens qui pourraient être déployés : les unités mobiles de télémédecine pour les urgences et soins non programmés, l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) pour aider à déterminer l’état d’un patient en situation d’urgence, ou encore le renforcement de l’offre en HAD comme alternative à l’hospitalisation conventionnelle ou issue du séjour à l’hôpital.
Gestion des lits d’aval
L’aval des urgences doit également être pris en compte car les difficultés pour trouver des lits d’hospitalisation engendrent un allongement de la durée de séjour aux urgences et dans les UHCD. Les cellules de gestion des lits dites également de « bed management » apparaissent être une solution efficace afin d’anticiper le besoin de lits en aval. Elles permettent de venir en renfort et donc de soulager les services d’urgences mais aussi d’améliorer l’arrivée des patients à l’hôpital. Envoyer de façon automatique et ciblée les demandes de lits d’aval, en se reposant sur un système commun de déclaratif de disponibilité en temps réel, permet de trouver beaucoup plus efficacement des lits d’aval sur un territoire donné par rapport à une gestion manuelle. N’oublions pas également l’importance de la sécurité des données patients, les méthodes actuelles pour trouver des lits reposant sur la nécessité de partager des informations sensibles avec des moyens non sécurisés.
Sources: Rapport Hôpital : sortir des urgences,
